Avant de parler des lois nécessaires à la vie de prière, rappelons la nécessité de l’attitude intérieure de silence.
Il faut aussi accepter la solitude, ce que redoutent nos contemporains. Est également nécessaire l’abnégation intérieure pour passer de la satisfaction sensible à la lumière de la foi.
On doit donc faire l’expérience du renoncement pour entrer réellement dans une démarche de prière.
Pour éviter de dangereuses tensions psychologiques, il faut distinguer les dispositions pour la prière (recueillement, pureté du cœur) qui dépendent de nous, et la substance de la prière qui ne dépend pas de nous. Les lois générales de la vie de prière sont les suivantes :
Unité intérieure. Faire en sorte que vie de prière et vie spirituelle s’identifient le mieux possible. Unifier les exercices spirituels (un seul thème pour l’oraison, l’étude spirituelle, l’étude doctrinale) et les activités apostoliques. Parallèlement vivre habituellement dans un certain recueillement et agir avec pureté d’intention. Paix intérieure et sérénité extérieure facilitent la prière. Sans recueillement habituel, il est difficile de trouver le silence intérieur dans l’oraison.
Détachement du cœur. Toute réflexion sur soi ou sur ses activités apostoliques risque de détourner de la véritable quête : Dieu.
Préparation à l’oraison. Choisir dans la durée de se préparer en lisant par exemple un même livre de l’Écriture durant un temps déterminé, pour se préparer à entrer dans la prière, pour créer un climat. Ou encore : lire les textes proposés chaque jour par la liturgie officielle de l’Église.
Temps de l’oraison. Savoir consacrer un temps déterminé à l’oraison. S’y tenir et n’en déroger que lorsqu’un devoir urgent s’impose. Ce temps est nécessaire à la vie contemplative comme à la vie chrétienne. Ce temps consacré à l’oraison est une condition indispensable pour que se forme un vrai sens de Dieu.
Le corps priant. Le sens intime de la présence divine demande qu’on rende le corps adéquat aux intentions qui motivent les paroles ou l’attention silencieuse. L’esprit renaît et se recentre au bord du corps expressif. En conséquence, on choisit la position du corps qui convient le mieux à la prière (elle n’est pas forcément la même au fil des jours).
Fidélité. C’est la loi fondamentale. Il faut déterminer le temps à consacrer à la prière (oraison ou méditation) et y demeurer fidèle. En effet la vie d’oraison est difficile ; elle nécessite régularité et fidélité. Celui qui se tient fidèlement à la prière expérimente assez vite une transformation qui donne force et lumière pour l’avenir.