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et les textes ayant permis le travail préalable
Où en sommes-nous ?
Six objectifs éducatifs
1. Découvrir sa vie intérieure et construire sa liberté religieuse
Beaucoup de personnes vivent comme à l’extérieur d’elles-mêmes. Elles s’enivrent de travail, de loisirs, d’images et de sons. Ces conditions de vie ne favorisent pas le face à face avec elle-même. Apprendre au jeune à ne pas avoir peur de ce qui l’habite, à le découvrir dans le silence et dans la contemplation, mais aussi par la connaissance objective de l’homme sont un préalable indispensable à un réel chemin spirituel. « Nul ne peut aller à Dieu que par soi-même » nous dit St Thomas d’Aquin dans sa Somme Théologique en introduction de son traité sur l’action. Si l’on ne peut aller à Dieu que librement, on ne peut faire ce pas sans connaître ce qu’Il révèle de Lui et de son projet pour l’homme. Aussi faut-il transmettre cette connaissance et offrir aux jeunes des lieux et des temps où ils peuvent faire un choix libre dans leur quête intérieure de Dieu.
2. Apprendre à faire des choix raisonnés et responsables
La liberté est fondée sur la capacité à faire par soi-même des choix. A cette fin, la personne doit pouvoir trouver en elle-même le fondement de son agir, par l’exercice de sa conscience et par celui de sa raison. Une telle aptitude n’est pas innée. Elle est le résultat de la connaissance de soi, de son environnement et de ses lois. Ainsi la connaissance et l’exercice de sa conscience pour juger ce que lui présente son intelligence est capitale. Des lors, la confiance raisonnée en son jugement et en l’intelligibilité de la réalité (visible et invisible) sont les fondements de la liberté.
3. Découvrir ses talents et se construire dans un savoir-faire
L’homme apprend à se découvrir dans l’action et l’apprentissage. Il sort ainsi de l’idée qu’il s’était faite de lui pour entrer dans le champ beaucoup plus large et profond de ce qu’il est en fait. Le rôle de l’éducateur (Ex-ducere : conduire hors de) est d’accompagner le jeune de l’un à l’autre. Il est un « passeur ». C’est pourquoi l’acquisition d’un savoir-faire, notamment d’un métier ou d’un art, permet la croissance de la personne elle-même.
4. Construire des relations humaines, homme et femme, dans un projet commun
Passer d’une stratégie de toute-puissance à celle de l’alliance est la marque d’une authentique maturité humaine. Dans la première, la croissance de la personne se mesure à l’étendue de son influence sur un monde dont elle serait le centre. Dans la seconde, elle fait partie d’un ensemble où elle doit construire des relations pour le service d’un projet. C’est une révolution copernicienne. Elle est la marque du décentrement qui est un basculement nécessaire pour une relation authentiquement humaine où l’autre peut exister dans sa singularité. Cette communauté d’alliance est aussi sexuée et mixte. C’est pourquoi la relation homme-femme est au cœur de l’aptitude à bâtir un projet, à construire un bien commun.
5. Connaître et aimer son environnement : naturel, historique et artistique
Comment grandir si l’on ne sait d’où l’on vient ? Se découvrir faisant partie du vaste cosmos, du monde complexe du vivant végétal et animal mais aussi d’une histoire humaine familiale, régionale, nationale et européenne. Découvrir par les sciences, par la philosophie, par la connaissance symbolique et artistique, par la connaissance théologique et spirituelle la richesse et la diversité étonnante de l’humanité. Et la connaissant, apprendre à l’aimer malgré sa folie et sa violence, et en l’aimant la servir.
6. S’accomplir dans le don de soi
C’est une loi au cœur de l’anthropologie chrétienne car elle est au cœur de la conception qu’ont les chrétiens de Dieu lui-même. Et selon la Bible, l’homme est créé à l’image de ce Dieu. Or Dieu est communion et don de soi. Dieu n’est pas une chose, ni une puissance. Il est communion de trois personnes, le Père, le Fils, et l’Esprit Saint. Il est l’Amour car Il est communion et don des trois les unes aux autres. Cette théologie pilote l’anthropologie : l’homme ne peut se trouver vraiment lui-même que par le don de soi dans l’amour.
Des fraternités Emmaüs pour les jeunes ?
1. Des enfants missionnaires
2. Des adolescents et des jeunes : autonomes et transmission
3. Evangéliser les jeunes par les jeunes